lundi 16 avril 2012

"Demandez conseil à votre pharmacien !"

 On l'oublie parfois, mais le rôle du pharmacien n'est pas simplement celui de délivrer des médicaments, avec ou sans ordonnance. A la pharmacie Ty Bos, nous sommes également là pour vous conseiller, vous alerter et vérifier la compatibilité des différents traitements que vous pouvez suivre. Surtout, nous pouvons vous guider dans l'auto-médication. Les dangers sont réels lorsqu'on choisit d'avoir recours à l'auto-médication, comme le prouve l'enquête menée par l'UFC-Que choisir rapportée par le Parisien (notamment pour les personnes suivant déjà un traitement, les femmes enceintes, les jeunes enfants ou les mères qui allaitent). N'hésitez pas à nous faire part de vos questions lors de votre visite !

Sante: carton rouge aux pharmaciens, par Daniel Rosenweg (Le Parisien, 28.03/2012)

Les pharmaciens sont-ils à la hauteur de leurs obligations? « Non », répond clairement l’UFC-Que choisir, qui a présenté hier les résultats d’un testing édifiant sur le respect par ces derniers de leur mission de conseil lors de la vente de médicaments accessibles sans ordonnance (non remboursables). Evalué à 1,6 Md€ par an, ce marché est pourtant organisé autour d’un monopole que défendent bec et ongles les pharmacies au nom de leur compétence.

Entre décembre et janvier derniers, les bénévoles de l’UFC se sont donc rendus dans 648 officines (implantées dans 17 départements), dont 104 à Paris. Leur mission? Vérifier les prix, l’affichage des informations et, surtout, tenter d’acheter deux médicaments incompatibles (de l’aspirine Upsa vitamine C et du Rhinureflex), dont la consommation simultanée peut entraîner un risque d’hémorragie intestinale. Leur conclusion est sans appel : seule une officine sur deux est dans les clous.

De bons conseils… une fois sur deux
La preuve par l’image : caméra cachée en marche, une enquêtrice de l’UFC entre dans une pharmacie parisienne, prend les deux boîtes de médicaments cibles, et se rend à la caisse pour régler. La pharmacienne scanne les codes-barres, annonce le prix, encaisse aussitôt et remercie la « cliente ». Pas un mot de mise en garde sur l’association de ces deux molécules, pourtant fortement déconseillée. De la même façon, sur les 648 officines visitées, un pharmacien sur deux (48%) n’a pas rempli son obligation d’information sur les risques encourus. Evoquant la précédente enquête de Que choisir en 2009, déjà peu satisfaisante, le président de l’UFC, Alain Bazot, se dit « stupéfait qu’année après année on trouve des chiffres pareils ».
A Paris, alors même que la concurrence entre officines fait rage, le défaut de conseils atteint des sommets, avec 64% d’absence de mise en garde spontanée! Pis, lorsque ledit client tente de « repêcher » le professionnel en lui demandant la posologie, seuls 10% se souviennent tout à coup de leur devoir d’information. Enfin, très peu de pharmaciens ont pensé à demander au client ses antécédents médicaux pour déceler une éventuelle allergie à l’aspirine…

Une « alerte » Afssaps oubliée
Fin 2011, l’Agence de sécurité sanitaire avait publié à destination des professionnels de santé, et notamment des pharmaciens, une « alerte » sur le Rhinureflex et ses effets secondaires. Alors que cette sensibilisation était toute fraîche à l’époque du testing, près de neuf pharmaciens sur dix auprès desquels ce médicament était acheté ont pourtant oublié de le signaler. « C’est grave », résume Alain Bazot.

Des montants qui valsent

Les prix de l’aspirine et du Rhinureflex sont libres. Mais les écarts de prix constatés par Que choisir relèvent du « jamais-vu dans le commerce », dénonce Didier Bideau, administrateur à l’UFC. De fait, selon les officines, le prix de la même boîte d’aspirine vitamine C varie de 1,30 € à 4,98 € !

Un affichage peu transparent
Dans 47% des cas, les prix sont « peu lisibles » voire « absents », note l’UFC. Et l’obligation (depuis 2003) de préciser par affichage que les prix des médicaments non remboursables sont libres, n’est respectée qu’exceptionnellement. « Neuf pharmacies sur dix dissimulent cette information importante qui a pourtant vocation à introduire plus de concurrence », s’agace Alain Bazot.

L’UFC prescrit la fin du monopole
Tous ces griefs démontrent que le monopole des pharmacies sur la vente de médicaments « n’est plus justifié », conclut l’UFC. Alain Bazot note que la France « est l’un des rares pays européens, avec la Belgique et l’Espagne », où une telle situation subsiste. « Elle est également, ajoute-t-il, le pays d’Europe où la consommation de médicaments augmente le plus… »

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